lundi 12 avril 2010

Entre les 3, mon coeur balance...

Printemps, quand tu nous tiens...



Quand la rivière est Rouge...



mercredi 31 mars 2010

Un p'tit clin d'oeil pour Bobby Soleil


mercredi 3 juin 2009

Chaperon rouge

Le monde est trop petit dans ces moments-là. Stella a bu son café, elle a fait semblant de lire puis elle a troqué une chaise inconfortable pour un tabouret chancelant mais, surtout, une bière froide. Elle était comme une poupée de chiffon à qui on avait ouvert le ventre pour y insérer un gros caillou. Elle est repartie une heure plus tard, avant l’arrivée du loup – sous sa belle image de mère grand – à la recherche d’un quelconque chaperon rouge ayant déjà été mangée tout rond sans qu’elle s’en aperçoive.

Sur les courriels amoureux de son Oh ! Bien aimé !, rien n’y paraissait qu’un emploi du temps chargé. Elle a accusé les racontars de faire mal pour rien.

Quand le serveur est venu vers elle dans ce même bar avec un air un peu soucieux une semaine plus tard, elle n’a pas tout de suite compris. Elle attendait plutôt un sourire, l’air habituel de cet ange à l’accolade chaleureuse, prétextant toujours un élément nouveau du charme de Stella pour s’accorder le droit de lui faire la bise. Il a passé la main dans ses cheveux. Tout doucement. Simplement.

C’est là que le regard de Stella s’est jeté dans la foule. Un profil trop connu. Ses mains qui tenaient un visage. Ses lèvres qui touchaient des lèvres. Langoureusement. Pas celles de Stella. Quoi ? Pas les siennes ???

Il a été conjugué au passé composé dès cet instant. C’est ici que l’intelligence de l’amoureux – oups, pardon; de l’ex – n’avait plus rien à voir avec les envolées de promesses portées à tue-tête. C’est là que la lâcheté stérile a frappé de plein fouet. Les mots n’avaient été que des mots, sans âme, sans aile.

Et Stella a regardé. La bouche ouverte et les yeux aussi grands qu’un dollar de sable sûrement, dans une léthargie prémonitoire à la crise de nerfs ou à la crise de larmes. Des gestes sans la décence de renouveau aucun. Elle devinait la teneur du scénario et où il en était rendu, si bien qu’elle aurait pu parier sur les échanges torrides du lendemain.

Ça sentait le mauvais roman feuilleton quand ils ont rompu de façon ‘’officielle’’. Parce qu’il faut bien donner un jour et une heure, étamper la « fin » au fer rouge ! Il a récité les lignes apprises par cœur et rejoué pour la énième fois. Odeur de réchauffé. Stella a été polie, les reproches n’auraient pas servi.

Elle attendait la vérité. Elle n’a rien eu. Ah si. La lâcheté n'est pas belle à voir.