mardi 7 juin 2005

Pleurs

Elle tremble ce matin. Douleur de peur. Je le sais. On lui arrachera ce qu’elle a de plus précieux. On lui arrachera le cœur. Et on prendra au passage celui du père. On lui arrachera ce qui s’est déjà arraché à elle il y a près d’une semaine.

Elle n’a pas attendu ceux qui l’attendaient. Peut-être avions-nous tellement d’amour qu’elle a décidé que c’était trop. Peut-être voulait-elle seulement jouer à cache-cache un peu et s’est fait prendre à son propre jeu. Peut-être était-elle trop bien et que ça ne lui disait rien de sortir de là vivante. Elle avait envie de voyage je crois. Envie d’être partout à la fois. Elle avait envie d’éternel. Sans doute aucun parce que trop de doutes.

Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur
(C’était l’hiver, Cabrel)

Noir silence. Alex Rafaëlle n’est pas arrivée à bon port. Elle s’est noyée dans l’océan de sa mère, un jour de plein soleil à 30 degrés. Trente-deux semaines d’amour avant la fin du monde.

Silence noir. J'aurais voulu partir à sa place.