jeudi 19 mai 2005

Vents et marées

Étendue d'acrylique et encre

mercredi 18 mai 2005

La mort porte un chapeau

Ma dernière étendue d'encre noire

mardi 17 mai 2005

Y'a de petits bijoux que l'on reçoit...

Merci Jose Armando !

lundi 16 mai 2005

Baisers croisés

Il est tellement heureux de me voir que je me demande encore ce qui s’est passé. Pourquoi, comment ? Je ne me souviens plus du moment où on a laissé tomber le petit je ne sais quoi qui a tendu le fil pour qu’on se rejoigne un peu, juste un peu, moi de l’hémisphère nord et lui du sud. Funambules.

Regard de sourires juchés au septième ciel. C’est la semaine dernière qu’il s’est empressé de m’embrasser. Deux fois. Huit fois depuis. Il y a deux mois, c’est là qu’il est venu tout gêné me dire qu’il me trouvait belle. C’est là que j’ai rougi. Aussi.

Je le croise depuis trois ans. De temps à autre en d’autres temps. Corps d’athlète courant sur sa vingtaine. C’est même le plus beau garçon que j’ai vu je crois – sérieusement, Jeff a toujours la cote… mais il a 33 ans, pas 22 ! Bon. Je viens de m’éviter un téléphone de questions existentielles je crois. C’est beau Jeff, je peux continuer ? Alors… J’ai pu remarquer en effet le corps musclé du jeune homme quand je n’ai eu d’autre choix que de le toucher – faut bien être polie quand même ! - quand il m’embrassait.

Mon grand-père me disait toujours que je pouvais deviner les gens à travers leurs baisers. J’aurais dû l’écouter car ça m’aurait évité des pertes de temps incroyables ! Tout ça pour vous dire que ses deux mains – malheureusement il n’en a que deux mais il paraît que tous les humains sont comme ça !!! - sur ma taille ou sur mes épaules et ses lèvres franches sur mes joues – je suis certaine que vous pensiez plus, avouez ! – me font deviner un gars vrai.

Jeudi je n’étais pas dans mon assiette. Période de tests laissant entrevoir encore des changements. Je devrais y être habituée. Mais non. Chaque fois ça me met dans un certain état, un peu de panique, qui dure dix jours ou jusqu’à ce que mon médecin me téléphone. Et là je sais de quoi aura l’air la conversation car je suis trop fragile pour que les résultats soient ok. Trois jours sans travailler c'est la preuve de danger imminent pour une fille à tendance «workaolic». Mais enfin.

J’ai fait un tas de choses jeudi pour garder mon cerveau trop occupé pour penser. Et il y a eu le café au lait en après-midi dans ce petit endroit que j’adore. Quand je suis entrée, je croyais qu’il apercevait un ange. Sourire, clin d’œil et vrais bisous.

Ce n’était pourtant que moi… et je n’ai rien d’un ange. Lui, si.

vendredi 13 mai 2005

Faits inusités

Après une semaine de formation, j’ai demandé à «mes étudiants» de faire une recherche. L’un d’eux a choisi pour sujet «faits inusités chez les animaux». En voici les grandes lignes...

Les ours polaires sont gauchers;
Les papillons goûtent avec leurs pattes;
Les canards ont un cri qui ne fait pas d'écho;
Les crocodiles ne peuvent pas se sortir la langue;
Le coeur d'une crevette est logé dans sa tête;
Les porcs ne sont physiquement pas capables de regarder le ciel;
Les chats et les chiens ne perçoivent pas le rouge.

Et ma préférée...

Les dauphins, avec l'Homme, sont les seuls qui ont des rapports sexuels par pur plaisir.

!!!

mardi 10 mai 2005

In vitraux...


Jeu d'étendue




La première étendue de mes poussières de couleurs par ici...

vendredi 6 mai 2005

Tu dis rien...

Je suis amoureuse de Louise Attaque. De tout. Mais surtout de cette chanson :

Tu penses quoi toi
Tu dis rien

En une heure, de tes bras souffler la colère du monde
Voyager être là sauver chacune des secondes
Et protéger du froid les idées sans confondre
Tu vois je rêve encore, penser plus vite que mon ombre

Vois-tu je serais roi, jusqu'à celui de ce monde
Te souviens-tu de moi, jusqu'au son de ma voix
Suis je aussi maladroit et tristesse à la fois
Tu vois je rêve encore marcher plus vite que mes pas

Mais toi tu penses quoi
Tu dis rien

Soulager de te doigts douleur et poussière mon ange
Au voleur de ta voix plier chacune des phalanges
Me suggèrer comme ça des yeux du bout des doigts
Tu vois je rêve encore penser plus vite je peux pas

Mais toi tu dis rien, tu oublies
Tu penses à rien, tu souris ?
Qu'est ce qu'on est bien, on oublie
On traverse le haut, nos bas s'épousent sans lieu sombre

Mais toi tu penses quoi
Tu dis rien

Je veux bien m'arrêter si tu veux danser
Moi je veux bien tout quitter si tu veux bien t'approcher
Moi je veux bien m'arrêter si tu veux danser
Moi je veux bien tout quitter si tu veux bien t'approcher

Mais toi tu penses quoi
Tu dis rien

Mais toi tu dis rien, tu oublies
Tu penses à rien, tu souris ?
Qu'est ce qu'on est bien, on oublie
On traverse le haut, nos bas s'épousent sans lieu sombre

Et toi tu penses quoi
Tu dis rien

mercredi 4 mai 2005

Dérive

Il y a des jours où tout m’échappe. Il me semble.

On calcule que Racine a utilisé douze cents mots pour réussir à tout dire, tout décrire et tout faire sentir… étonnant !

Il y a un cœur. Juste là, à côté. Il est tout petit. Il est tout rouge. C’est drôle, je me demande d’où il vient. Ça doit être le mien. Enfin, je crois. J’ai dû l’enlever il y a quelques semaines pour le faire sécher un peu.

Je le cherchais partout et je ne trouvais rien. J’ai fouillé l’appartement, la voiture. Je suis même allée au bureau pour voir, au cas où. J’ai regardé dans les garde-robes. Sous le lit. Derrière les fauteuils. Dans le coffre en cèdre. Dans le frigo. Dans le four. Dans le bain. Sur les balcons. Rien. Absolument rien.

Sous les draps. Ah, c’est là qu’il était caché ! En fait, c’est plutôt «dans» que «sous».

Il s’est retrouvé dans de beaux draps. Comme ça, sans effort aucun. Comme s’il devait y être. Comme si le choix était clair ou qu’il n’y avait pas de choix. Comme si c’était déjà écrit.

Il voulait rêver. Un peu. À peine. Rêvasser.

Il était là, debout, avec son regard de points d’interrogation quand je l’ai retrouvé. Comme s’il me voyait pour la première fois. Comme s’il ne me connaissait pas. Comme s’il ne me reconnaissait plus.

Il y a des jours où tout lui échappe. Il lui semble.

lundi 2 mai 2005

Retouches à un roman d'amour de quatre sous

(Brassens)

Madame, même à quatre sous
Notre vieux roman d'amour
Souffrirait certes quelque mévente.
Il fut minable. Permettez
Que je farde la vérité,
La réinvente.

On se rencontra dans un car
Nous menant en triomphe au quart,
Une nuit de rafle à Pigalle.
Je préfère affirmer, sang bleu !
Que l'on nous présenta chez le
Prince de Galles.

Oublions l'hôtel mal famé,
L'hôtel borgne où l'on s'est aimés.
Taisons-le, j'aurais bonne mine.
Il me paraît plus transcendant
De situer nos ébats dans
Une chaumine.

Les anges volèrent bien bas,
Leurs soupirs ne passèrent pas
L'entresol, le rez-de-chaussée.
Forçons la note et rehaussons
Très au-delà du mur du son
Leur odyssée.

Ne laissons pas, quelle pitié !
Notre lune de miel quartier
De la zone. Je préconise
Qu'on l'ait vécue en Italie,
Sous le beau ciel de Napoli
Ou de Venise.

Un jour votre cœur se lassa
Et vous partîtes - passons ça
Sous silence - en claquant la porte.
Marguerite, soyons décents,
Racontons plutôt qu'en toussant
Vous êtes morte.

Deux années après, montre en main,
Je me consolais, c'est humain,
Avec une de vos semblables.
Je joue, ça fait un effet bœuf,
Le veuf toujours en deuil, le veuf
Inconsolable.

C'est la revanche du vaincu,
C'est la revanche du cocu,
D'agir ainsi dès qu'il évoque
Son histoire : autant qu'il le peut,
Il tâche de la rendre un peu
Moins équivoque.