vendredi 22 juillet 2005

Souffle

Pas de mots, plus de mots. Réflexion imposée.

photo : Ian Britton

mardi 5 juillet 2005

Sans éclat

Tonnerre de tonnerre. J’ai la frousse…

J’ai beau chercher. Aucune souvenance. Événement précis qui a donné naissance à cette peur ? Quoiqu’il en soit, je suis incapable de rester seule lorsque les éclairs font la compétition à qui frappera le plus fort et le plus loin et que le tonnerre applaudit les performances de ses roulements de tambour.

Je redeviens une gamine de trois ans. Chaque fois. Fillette qui veut être à l’abri. Blottie dans des bras tendres et chauds. Une voix apaisante pour calmer la tempête, en catimini. Quelqu’un que je ne dérangerais pas.

Parce que mon corps est en tempête aussi. Un tueur à gage me bousille l’intérieur il me semble. Je ne sais trop quel poison il a choisi, sinon qu’il est destructeur; ça, pratiquement aucun doute.

J’suis sortie. De peur de tout. De mal de peur. De peur de ma peur. Avoir peur et avoir mal, c’est pas bien. Pas bien du tout. On ne devrait même pas se permettre ça. C’est pour ça que j’suis sortie. Apaiser les craintes. Normal. Normal vous dites ? Mais c’est infernal. Pour combien de temps encore ?

Vingt mètres plus loin. Jupe détrempée. Complètement. Corps qui tremble. Toujours de mal être. Un éclat vif. Et la peur qui se remet de la partie. Toujours cette maudite peur. Toujours ce maudit mal. Tue tout ce que tu peux tuer qu’on en finisse une fois pour toute !

Mes pieds sont ensevelis. Eau forte. Je marche, j’ai mal, j’ai peur. J’ouvre la porte. Personne. Pas de voix. Pas de bras. Des rêves. Une voix. Une voix que je ne connaissais pas aussi douce. Ou c'est mon imagination. Une pluie de larmes qui brûlent mes joues. Puis l’accalmie.

La peur est partie vers l’Est. Avec la tempête. Le mal s’endormira peut-être. Mais c’est pas tendre. Et c’est pas chaud.